TRAITEMENT DOULEUR ET CONNAISSANCE DU SUJET QUI SOUFFRE

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Ce n’est pas la douleur ni son traitement qui importe le plus, mais c’est le comportement du sujet qui souffre qui me parait être le plus important.

« Un enfant qui pleure n’a pas obligatoirement mal, un enfant qui a mal ne pleure pas obligatoirement »

Bien connaître les modalités de la douleur avant son traitement

Selon son amélioration par rapport au mouvement ou au repos :

RHUS TOX  le sujet est amélioré par le mouvement, il souffre la nuit quand il est au repos ou fatigué, le soir après avoir trop bougé.

BRYONIA le sujet est amélioré par le repos et par la pression forte sur la partie douloureuse mais aggravé par l’effleurement.

ARNICA si classiquement connu et reconnu pour les chocs, les  traumatismes et également actif pour toute courbature musculaire qu’elle soit traumatiques, sportives ou de type infectieux ou grippal, le sujet ne supporte aucun mouvement et même le lit vers lequel il se dirige spontanément, lui paraît trop dur.

Il est également indiqué pour les chocs psychiques déclenchés par un deuil, un accident…

PULSATILLA si le sujet souffre, il a mal, il est amélioré par la consolation c’est le cas classique d’un enfant qui passe des larmes au rire une fois rassuré ou consolé.

SEPIA s’adresse à un sujet qui souffre sans rien dire mais fera tout ce qu’il faut par devoir plus que par goût, il déprime facilement devant la douleur mais toujours en silence. Il a l’impression que tout lui pèse, il a l’impression d’avoir un poids dans le bas ventre, il a des ptoses.

EUPATORIUM correspond à un sujet qui a des douleurs osseuses qui l’oblige à s’allonger ce type de douleurs peut correspondre également à des douleurs grippales

CHAMOMILLA s’adresse classiquement aux douleurs de poussées dentaires, l’enfant est capricieux, il jette ses jouets ou son biberon, n’est amélioré que par le bercement, il a une joue rouge et chaude et une autre blanche et froide, sa poussée dentaire est parfois accompagnée de diarrhée verdâtre.

Chez l’adulte, la douleur est améliorée par le mouvement passif (voiture, train, car etc.)

Selon la position : allongé, debout, assis……

ARNICA aggravé par le moindre mouvement, il est bien assis ou debout, sans bouger, le lit lui paraît trop dur.

BRYONIA amélioré sans bouger dans son lit ou assis mais à une condition d’être calé sur le côté douloureux, il a soif de grandes quantités d’eau.

GNAPHALIUM amélioré assis

RHUS TOX amélioré en mouvement en marchant, debout.

Selon son comportement par rapport aux conditions atmosphériques :

DULCAMARA est aggravé par l’humidité, tous les symptômes sont déclenchés par l’humidité atmosphérique (angine, douleur rhumatismale, migraines…..)

NATRUM SULFURICUM est le chronique du précédent c’est un véritable baromètre (toujours aggravé par le temps humide que ce soit des douleurs ou des problèmes respiratoires)

RHUS TOX aggravé par le repos mais également par l’humidité froide.

CAUSTICUM est amélioré au contraire par l’humidité chaude mais il est contracté, rétracté.

ACONIT dont les douleurs sont déclenchées soit par le froid sec (l’hiver) ou par le coup de chaleur (insolation) avec une angoisse, une agitation, et une hyperthermie.

RHODODENDRON est aggravé avec les variations thermiques et barométriques, c’est le médicament utile pour des douleurs déclenchées par un orage par exemple.

THUYA avec sa rétention hydrique gynoïde (les fesses et les cuisses, champion de la cellulite)  mais toute douleur est aggravée par l’humidité.

NATRUM CARB et le soleil

Selon la situation géographique :  

NATRUM MUR avec ses lèvres sèves fendues dans sa partie médiane, est aggravé au bord de mer, même ses poussées herpétiques.

MEDORRHINUM lui au contraire est amélioré au bord de mer le bébé dort souvent sur le ventre ou en position génupectorale

BROMIUM est amélioré en pleine mer et aggravé à terre, douleurs des marins ou des asthmatiques qui ne sont bien qu’en pleine mer et aggravé à leur retour.

LUESINUM amélioré à la Montagne, mais aggravé toute la nuit.

COCA correspond à des douleurs déclenchées par l’altitude ou les hautes montagnes.

Après traumatisme physique ou psychique :

ARNICA que nous avons déjà vu précédemment

BELLIS PERENIS dont les traumatismes se portent sur les parties molles en général et les seins en particulier.

PHYTOLACCA médicament homéopathique des seins ou des amygdales peut aussi bien être utile par voie générale que par voie locale (gargarisme)

EUPATORIUM traumatisme des os

HYPERICUM traumatismes des nerfs ou des extrémités seront utiles aussi bien pour les doigts ou les orteils mais aussi pour les névralgies dentaires.

RUTA grand remède des tendons (tendinite) pourra être associé à arnica quand il s’agit de traumatisme.

LEDUM PALUSTRE utile dans les suites de traumatismes amélioré par la glace (traumatismes des pieds qui nécessite de la glace) et grand remède de l’œil au beurre noir.

STAPHYSAGRIA suite de coupure par objets tranchants (couteau, suite d’opération nécessitant l’utilisation d’un bistouri)

Selon la localisation :

ACTAEA RACEMOSA remède par excellence des vertèbres cervicales et des douleurs à latéralités croisées chez qui les douleurs physiques alternent avec les signes psychiques.

ACTAEA SPICATA s’adresse surtout aux douleurs des petites articulations des doigts.

KALIUM BICHROMICUM correspond à des douleurs en point dont la localisation peut être désignées par le doigt ou la pulpe du doigt, sans s’irradier.

SPIGELLIA correspond à une migraine gauche  qui démarre à gauche pour aller vers la droite ensuite.

SANGUINARIA correspond à une migraine droite pu qui démarre à droite pour aller vers la gauche ensuite.

LACHESIS toutes les douleurs sont généralement à droite et aggravées par tout ce qui serre (bas, collier, col roulé, ceinture………)

LYCOPODIUM toutes les douleurs se localisent à droite sur très souvent un fond hépatique aggravées entre 16H et 20H

LAC CANINUM dont les douleurs vont de gauche à droite ou de droite à gauche.

HYPERICUM  dont les douleurs sont centripètes des extrémités vers la racine des membres

KALMIA LATIFOLIA correspond à des douleurs centrifuges se dirigeant vers les extrémités en partant de la colonne vertébrale par exemple, les douleurs sont en éclair.

CAULOPHYLLUM s’adresse aux petites articulations mais très utile pour la femme qui accouche permettant une meilleure dilatation du col.

LACHNANTES est assez spécifique des trapèzes est fort utile pour les torticolis.

AURUM s’adresse aux douleurs osseuses aggravées la nuit ne pas utiliser chez un sujet dépressif sans avis médical.

RUTA  nous l’avons vu se rapporte aux tendons

Selon l’horaire :

ARSENICUM ALBUM dont tous les maux sont aggravés entre 1 heure et trois heures du matin

ACONITUM NAPELUS correspond à une aggravation générale vers minuit avec sa fameuse anxiété.

CEDRON dont l’horaire est toujours identique, toujours à la même   heure.

NUX VOMICA a ses facultés intellectuelles et physiques qui sont nettement perturbées après les repas avec un sommeil et un court sommeil suffit à l’améliorer.

MERCURIUS aggravé toute la nuit comme AURUM, LUESINUM… aussi bien physiquement que psychiquement.

Selon la courbe solaire : 

SPIGELIA et SANGUINARIA dont nous avons vu les localisations, les douleurs suivent la courbe solaire vont s’aggraver jusque vers midi puis décliner après, jusqu’à disparaître le soir.

Selon l’accumulation des catabolites :

On a affaire aux :

DRAINEURS avec par exemple :       

drainage du foie  (avec Taraxacum, Carduus Marianus, Chelidonium, Solidago

des reins, avec Cynara, Berberis,  

de la peau avec Lappa Major, Viola Tricolor

URIC ACIDUM, associé avec ERIGERON CANADENSIS, pour l’excès d’acide urique

CHOLESTEROL avec CHOLESTRINUM et pourquoi pas CHRYSENTELUM AMERICANUM.

Selon le cycle (PMS)

FOLLICULINUM 9CH selon les auteurs soit le 14ème pour du cycle ou les 7ème, 14ème, 21ème jour du cycle pour aussi bien les migraines, les douleurs abdominales, les tensions mammaires ou autres qui apparaissent dès l’ovulation mais qui disparaissent dès que les règles arrivent.

ACTAEA RACEMOSA c’est le contraire, les douleurs apparaissent au moment des règles.

LACHESIS

Selon le comportement psychique du sujet qui souffre :

  • Souffre en silence :

NATRUM MUR, le sujet ne dit rien ne parle pas, il s’enferme dans sa chambre, il s’sole.

SEPIA broie du noir, nous l’avons déjà vu.

  • Crie sa douleur :

NUX VOMICA vous insulte quand il a mal, même s’il oublie ce qu’il vous a dit quelques minutes après.

CHAMOMILLA crie sa douleur mais est très capricieux.

STRAMONIUM délire la nuit,s upporte pas la lumière vive.

  • Recherche la consolation :

PULSATILLA

  • Recherche la distraction :

IGNATIA il a mal quand il est avec des gens qu’il ne supporte pas mais est amélioré avec la présence de personnes qui lui sont sympathiques.

Ses céphalées sont en clou au milieu de la tête.

  • Abattu :

GELSEMIUM il en tremble, il a les  jambes coupées, il est abattu, physiquement, psychiquement, et n’a jamais soif même quand il a de la fièvre.

OPIUM abattu dans la journée sans sentir la douleur mais excité la nuit.

  • Pense à la mort :

ARSENICUM ALBUM agité, anxieux, asthénique, il se dit foutu

ACONIT agité, anxieux, mais sthénique.

LACHESIS rêve de cimetières, de mort, de serpents.

  • Pense au suicide :

AURUM MET.

NAJA

MERCURIUS très agressif, parfois auto- destructeur.

  • Après une mauvaise nouvelle :

GELSEMIUM

ARNICA                 

  • Après un deuil :

GELSEMIUM

SEPIA

ARNICA

IGNATIA

  • Après une indignation

COLOCYNTHIS

  • Une vexation  une opposition non exprimée

STAPHYSAGRIA (attention le sujet peut somatiser toute maladie après une vexation : une douleur, un ulcère d’estomac, une céphalée, voire même un cancer…….

Choix du traitement douleur : il faut savoir différencier un état aigu et chronique

Un médicament homéopathique sera choisi :

  • Selon sa typologie

  • Son comportement dans la vie de tous les jours

ARSENICUM ALBUM le sujet est ordonné, méticuleux

PLATINA est obsédé par son égo, voit les gens qui l’entourent plus petits qu’ils ne sont, se pare de bijoux pour paraitre.

IGNATIA et son comportement paradoxal

ARGENTUM NITRICUM et son agitation avec vouloir commencer un tas de choses sans les terminer.

  • Selon ses antécédents :

– il a un travail sédentaire

– il boit beaucoup d’alcool

– il mange beaucoup (salé, sucré, gras)

– il vit en climat humide, à la campagne, au bord de mer, au froid, au soleil, à la montagne…….

  • Selon ses ascendants :

– alcooliques

– syphilitiques

– déprimés

– allergiques

– asthmatiques

– diabétiques

  • Ses aversions ou désirs alimentaires

– il aime la bière, les huitres, les cornichons, le beurre, la viande, les fromages, le lait, les fruits, les aliments salés, sucrés, le chocolat, le vin blanc, ……………. 

  • Selon les médicaments qu’il a pris ou qu’il prend

– des antibiotiques

– les vaccins

– des neuroleptiques

– des corticoïdes

– des anti- inflammatoires

– des analgésiques…

Comme vous le constatez, on n’aborde pas directement le traitement de douleur, mais bien le sujet qui souffre, ce qui complique le traitement homéopathique. Vous pouvez parfois simplifier la solution, en confectionnant un complexe spécifique homéopathique.
Le médecin est là pour vous conseiller et trouver le remède qui vous conviendra.

LE SUJET QUI SOUFFRE EST UNIQUE
SON MEDICAMENT EST AUSSI UNIQUE.

Article rédigé par Albert-Claude Quemoun, soutien du centre Hahnemann.

Dr. En Pharmacie, Ex Chargé de cours et Conseiller scientifique à la Faculté de Médecine de Paris XIII et à la Faculté de Pharmacie de Paris V, Ex Président de la Société Française d’Homéopathie, Président d’Honneur à l’Institut Homéopathique Scientifique Paris, Québec, Prague, Casablanca, Jérusalem.

Albert Claude Quemoun